Dernière mise à jour le 26 avril 2024 par Ecologica Life
Les avions ont un impact important sur le changement climatique, car ils constituent l'un des modes de transport les plus émetteurs de gaz à effet de serre. En outre, la pollution des avions est l'une des raisons pour lesquelles de plus en plus de personnes envisagent de renoncer à prendre l'avion. Beaucoup le font pour contribuer, dans une certaine mesure, à la protection de l'environnement.
Pollution par les avions
On estime que les émissions de l'aviation sont responsables d'environ 2,5 à 2,8% du total des gaz à effet de serre. dans l'UE chaque année. En outre, depuis 1990, les émissions liées aux avions sont devenues de plus en plus importantes et ont doublé au cours des trente dernières années.
L'impact du transport aérien sur le climat ne repose pas uniquement sur l'émission de CO2. D'autres substances produites lors de la combustion du carburant, telles que les oxydes d'azote, les aérosols et la vapeur d'eau, contribuent au réchauffement de la planète.
Jusqu'à quel point les jets privés peuvent-ils polluer ?
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) précise qu'un petit avion n'est pas forcément un jet privé et qu'il est donc difficile d'en tirer des statistiques probantes. Par ailleurs, Bertrand d'Yvoire, président de la section française de l'organisation européenne de l'aviation d'affaires EBAA, indique que 80% des vols sont effectués pour des raisons professionnelles : cadres, ingénieurs, techniciens, commerciaux, et que plus de 10% le sont pour des évacuations sanitaires, des avions militaires et des vols d'Etat.
Les jets privés, utilisés pour les déplacements des millionnaires et des stars, représentent moins de 10% de l'activité du secteur, estime-t-il. Ainsi, un jet peut émettre en cinq heures la quantité de CO2 émise par un Français moyen en une année, selon une étude de Transport & Environment de mai 2021. Ces avions sont 5 à 14 fois plus dangereux pour la pollution que les avions commerciaux.
Que proposent les experts face à la pollution des avions des millionnaires et des célébrités ?
Pour William Todts, directeur exécutif de Transport & Environment, les propriétaires de jets devraient au moins exiger qu'ils fonctionnent avec des biocarburants au lieu de la paraffine, ce qui encouragerait les constructeurs aéronautiques à développer ces technologies.
Combien de plus ? Un jet privé Dassault Falcon 900EX, par exemple, émet deux fois plus de particules non volatiles qu'un Boeing 737 sur un vol de deux heures. Calculées par passager, les émissions sont 72 fois plus élevées.
Que fait-on actuellement pour réduire la pollution des avions ?
En raison de la difficulté de réduire les vols ou de trouver un carburant alternatif aux énergies fossiles, l'industrie aéronautique, pour se conformer aux accords de Paris, tente de compenser le dioxyde de carbone qu'elle produit par des projets de reforestation.
L'objectif de ces projets est que les nouvelles usines puissent absorber davantage de dioxyde de carbone et réduire l'empreinte carbone. Toutefois, cette ligne de conduite est douteuse, car la compensation des émissions de carbone ne résout pas le problème de fond et peut amener les gens à croire que le transport aérien n'est pas aussi néfaste pour le changement climatique qu'il ne l'est en réalité.
Une voiture produit-elle plus d'émissions de carbone qu'un avion ?
On croit à tort qu'un avion, plus gros qu'une voiture, est beaucoup plus polluant. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Comme indiqué plus haut, les avions consomment plus de carburant que les voitures ordinaires, mais ils transportent beaucoup plus de personnes. Si l'on se base sur les émissions par passager, le résultat n'est pas très différent de celui d'un voyage en voiture.
On estime qu'une seule personne conduisant une voiture à essence équivaut à un avion volant à 80% de sa capacité. La différence est que, alors que l'avion est presque plein de passagers, le même nombre de personnes équivaudrait à 80 voitures émettant chacune les mêmes gaz que le même avion.
L'aviation est à l'origine de plus de 5% d'émissions totales
Bien que l'industrie aéronautique ne cesse de répéter que les émissions du secteur ne représentent que 2% des émissions mondiales de CO2, selon le rapport Stay Grounded, les effets environnementaux de l'aviation ne s'arrêtent pas là. Outre le dioxyde de carbone, les avions produisent d'autres éléments nocifs (méthane, ozone, suie, etc.) dont l'impact sur le climat est plus important que celui du CO2.
Cela signifie que l'aviation est aujourd'hui à l'origine de 5% à 8% des émissions mondiales qui contribuent au réchauffement de la planète, selon les données collectées et analysées dans l'étude.
Compte tenu des prévisions de croissance du secteur (l'industrie aéronautique prévoit une croissance annuelle de 4,3% au cours des prochaines décennies), la Commission européenne estime que les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'aviation pourraient être quatre à huit fois plus élevées qu'aujourd'hui d'ici 2050, au rythme actuel de la croissance économique en Europe.
Quel est le mode de transport le plus dommageable pour l'environnement ?
Selon l'Organisation mondiale du tourisme et le Programme des Nations unies, le moyen de transport le plus polluant et le plus dommageable pour l'environnement est le bateau de croisière. En effet, un bateau de croisière d'une capacité de 3 000 personnes produit jusqu'à 210 000 litres d'eaux usées par semaine et émet 1 000 fois plus de dioxyde de carbone qu'un voyage en train qui, comme indiqué plus haut, émet 14 grammes de CO2 par personne et par kilomètre parcouru.
En conclusion, le tourisme, qu'il soit pratiqué en bateau ou en avion, a un impact environnemental élevé. Le meilleur moyen de voyager est donc le train ou le bus, qui émettent moins de CO2 par passager et par kilomètre parcouru.
Références
https://redbioetica.com.ar/la-aviacion-y-la-contaminacion-ambiental/