Dernière mise à jour le 14 mai 2024 par Ecologica Life
Dans les années 1980, découverte d'un trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique. Les scientifiques ont rapidement compris que ce trou était dû à la fabrication et à l'utilisation, à l'échelle mondiale, de produits chimiques détruisant l'ozone, tels que les chlorofluorocarbones (CFC). Les CFC sont omniprésents, de la laque pour cheveux aux systèmes militaires. Lorsqu'ils ont été découverts, les CFC étaient considérés comme les produits chimiques miracles du monde moderne, alors qu'ils étaient à l'origine d'une perte d'ozone inconnue.
On a rapidement découvert que les CFC pouvaient détruire l'ozone dans la haute atmosphère. Les scientifiques, les institutions et les gouvernements se sont rapidement réunis à l'échelle mondiale et ont interdit l'utilisation des CFC dans le cadre d'un accord connu sous le nom de le protocole de Montréal sur les substances en 1987.
Cet accord est probablement, à ce jour, le traité environnemental international le plus réussi qui ait jamais existé. En effet, des données récentes montrent que le trou dans la couche d'ozone s'est réduit et qu'il devrait se rétablir complètement d'ici à 2070... Si personne ne viole le protocole de Montréal.
Violation du protocole de Montréal
En 2018 une étude a été publiée et a choqué le monde entier. Pour la première fois depuis la signature du protocole de Montréal, les émissions de CFC, et plus précisément de CFC-11 (trichlorofluorométhane), ont recommencé à augmenter entre 2010 et 2018. Cela a secoué le monde car la fabrication du CFC-11 était censée être interdite depuis 2010. La recherche de la ou des sources des nouvelles émissions de CFC a commencé.
Le scientifique a réussi à localiser 40-60% de la source des nouvelles émissions de CFC en Chine. Tous les regards étaient désormais tournés vers la Chine pour voir si elle prendrait des mesures pour remédier à cette violation, et lesquelles.
La Chine a commencé à s'attaquer aux sources de fabrication du CFC-11. Elle a découvert qu'il s'agissait de les fabricants de mousse (utilisée dans l'isolation des maisons) qui consommaient la substance illégaleet ils l'achetaient à des producteurs et distributeurs véreux.
Nouvelle recherche suggère que les mesures prises par la Chine pour lutter contre le CFC-11 ont porté leurs fruits, puisque les émissions de CFC au niveau mondial et en Chine sont désormais inférieures aux niveaux observés avant les années au cours desquelles le CFC-11 a augmenté.
Toutefois, les autorités doivent poursuivre leurs efforts, car même si la fabrication de CFC-11 a chuté, il était encore présent en grandes quantités dans les mousses et les gaz entre 2013 et 2019, et il n'a pas encore été émis dans l'atmosphère.
Des bâtiments dans toute la Chine et dans le reste du monde contiennent cette mousse. L'Agence d'investigation environnementale (EIA) met en garde contre le fait que si cette mousse n'est pas trouvée et éliminée correctement, elle peut progressivement émettre jusqu'à 3,4 milliards de tonnes de CO2, soit environ le volume des émissions annuelles de CO2 de l'Union européenne.
Qu'en est-il du reste des nouvelles émissions de CFC ?
Nouvelles données de 2022 a montré d'où provenaient les nouvelles émissions de CFC entre 2012 et 2017. Si 40-60% de l'augmentation provient de l'est de la Chine, il y a également eu des augmentations significatives en Asie occidentale tempérée ainsi qu'en Asie tropicale.
Malheureusement, ces régions couvrent de très vastes zones dans plusieurs pays. Il est donc plus difficile de coordonner des efforts comme ceux de la Chine, car les sources sont mal connues. La seule solution pour lutter contre les nouvelles émissions est de mettre en place un échantillonnage supplémentaire de l'air des régions telles que l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du Sud qui sont largement sous-échantillonnées.
Si des sites d'échantillonnage supplémentaires ne sont pas mis en place, la couche d'ozone aura plus de mal à se reconstituer. Les CFC sont également de puissants gaz à effet de serre qui favorisent le réchauffement de la planète. Espérons que les scientifiques, les institutions et les gouvernements s'uniront à nouveau pour s'attaquer à ce problème, dans l'intérêt de la protection de la couche d'ozone.
La voie de la guérison
Selon un examen annuel d'échantillons d'air prélevés dans des endroits reculés du monde entier. Il y a eu une baisse constante des émissions mondiales de substances appauvrissant la couche d'ozone.
Au début de l'année 2022, la concentration globale des substances qui appauvrissent l'ozone dans la stratosphère des latitudes moyennes avait chuté d'un peu plus de 50% pour revenir aux niveaux observés en 1980. Selon les scientifiques de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), il s'agit d'une étape importante. C'est grâce à la coopération internationale et au respect du protocole de Montréal pendant trois décennies que ce résultat a pu être atteint.
Stephen Montzka, scientifique principal au laboratoire de surveillance mondiale de la NOAA, a déclaré : "C'est formidable de voir ces progrès. En même temps, il faut faire preuve d'humilité en réalisant que la science est encore loin de pouvoir affirmer que le problème de l'appauvrissement de la couche d'ozone est derrière nous". Si nous continuons à surveiller de près la situation et à prendre des mesures proactives pour protéger l'ozone, l'atmosphère au-dessus de l'hémisphère sud et du pôle sud devrait se rétablir complètement d'ici à 2070.